le texte du jour ....

« Dans la glorification du « travail », dans les infatigables discours sur la « bénédiction du travail », je vois la même arrière pensée que dans les louanges adressées aux actes impersonnels et utiles à tous :à savoir la peur de tout ce qui est individuel. Au fond, ce qu'on sent aujourd'hui, à la vue du travail – on vise toujours sous ce nom le dur labeur du matin au soir -, qu'un tel travail constitue la meilleure des polices, qu'il tient chacun en bride et s'entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance. Car il consume une extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l'amour et à la haine, il présente constamment à la vue un but mesquin et assure des satisfactions faciles et régulières. Ainsi une société où l'on travaille dur en permanence aura davantage de sécurité : et l'on adore aujourd'hui la sécurité comme la divinité suprême. – Et puis ! épouvante ! Le « travailleur », justement, est devenu dangereux (1) ! Le monde fourmille d' « individus dangereux » ! Et derrière eux, le danger des dangers – l' individuum (2) ! [...] Êtes-vous complices de la folie actuelle des nations qui ne pensent qu'à produire le plus possible et à s'enrichir le plus possible ? Votre tâche serait de leur présenter l'addition négative : quelles énormes sommes de valeur intérieure sont gaspillées pour une fin aussi extérieure ! Mais qu'est devenue votre valeur intérieure si vous ne savez plus ce que c'est que respirer librement ? si vous n'avez même pas un minimum de maîtrise de vous-même ? »

Nietzsche, Aurores (1881), Livre III, § 173 et § 206, trad. J. Hervier, Gallimard, 1970

....Voilà enfin quelque chose qui me réjouit d'être encore au chômage haha ,on se rassures comme on peut

C'est marrant ça j'ai beau avoir un taf je me sens pas visé du tout du tout

moi aussi je ne me sens pas visé, je suis patron. Et comme à dit, je ne sais plus qui, "Esclave, choisit ton maître !"

hmm... au choix maitresse Karla sur 36 15 domine moi.... ou peut etre Hegel dans "la dialectique du maitre et de l'esclave"... que je conseille... c'est toujours d'actualité et toujours aussi brillant...

doc... tu cites Nietsche... je commence a me demander si on a pas un peu plus en commun qu'une discotheque... si je te dis comme ca au hasard, Henri Lefebvre, Guy Debord, Baudrillard, et en remontant un peu le fil du temps, Georg Simmel, Walter Benjamin... ca te parle vieux crotale?

"Comme au jeu d'échecs, toute action accomplie dans une relative indépendance représente un coup sur l'échiquier social, qui déclenche infailliblement un contre-coup d'un autre individu (sur l'échiquier social, il s'agit en réalité de beaucoup de contrecoups exécutés par beaucoup d'individus) limitant la liberté d'action du premier joueur"...


Norbert Élias in La Société de cour, p. 152-153.
A méditer dans notre façon de jouer nos personnages ...n'est ce pas ?

"Il n'est pas donné à chacun de prendre un bain de multitude: jouir de la foule est un art; et celui-là seul peut faire, aux dépens du genre humain, une ribote de vitalité, à qui une fée a insufflé dans son berceau le goût du travestissement et du masque, la haine du domicile et la passion du voyage.

Multitude, solitude: termes égaux et convertibles pour le poète actif et fécond. Qui ne sait pas peupler sa solitude, ne sait pas non plus être seul dans une foule affairée.

Le poète jouit de cet incomparable privilège, qu'il peut à sa guise être lui-même et autrui. Comme ces âmes errantes qui cherchent un corps, il entre, quand il veut, dans le personnage de chacun. Pour lui seul, tout est vacant; et si de certaines places paraissent lui êtres fermées, c'est qu'à ses yeux elles ne valent pas la peine d'être visitées.

Le promeneur solitaire et pensif tire une singulière ivresse de cette universelle communion. Celui-là qui épouse facilement la foule connaît des jouissances fiévreuses, dont seront éternellement privé l'égoïste, fermé comme un coffre, et le paresseux, interné comme un mollusque. Il adopte comme siennes toutes les professions, toutes les joies et toutes les misères que la circonstance lui présente.

Ce que les hommes nomment amour est bien petit, bien restreint et bien faible, comparé à cette ineffable orgie, à cette sainte prostitution de l'âme qui se donne tout entière, poésie et charité, à l'imprévu qui se montre, à l'inconnu qui passe.

Il est bon d'apprendre quelquefois aux heureux de ce monde, ne fût-ce que pour humilier un instant leur sot orgueil, qu'il est des bonheurs supérieurs au leur, plus vastes et plus raffinés. Les fondateurs de colonies, les pasteurs de peuples, les prêtres missionnaires exilés au bout du monde, connaissent sans doute quelque chose de ces mystérieuses ivresses; et, au sein de la vaste famille que leur génie s'est faite, ils doivent rire quelquefois de ceux qui les plaignent pour leur fortune si agitée et pour leur vie si chaste."

Charles Baudelaire (petits poêmes en prose)
Avouez que ce texte parle indirectement de notre passion à savoir ....incarner quelqu'un d'autre ,entre autre choses bien sûr ...le roleplay et la poésie sont ils si éloignés que ça ?...pas si sûr...nous sommes bien souvent dans le registre théatral après tout...

tout à fait d'accord avec toi nous sommes tous tour à tour auteur et acteur de nos personnages. comediens de cette scène virtuel où même les spectateurs de nos frasques deviennent le decor de nos pieces

voila la richesse de ce jeu, de notre jeu... Etre l'acteur, le sujet pensant, et non le spectateur passif... citation...
(ne prenez pas "spectacle" au sens premier du terme, mais plutot comme une interaction unilaterale entre l'image de vie, dont le sujet s'est effacé pour devenir le spectateur de sa propre inertie...)

"Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s'annonce comme une immense accumulation de spectacles. Tout ce qui était directement vécu s'est éloigné dans une représentation.
Les images qui se sont détachées de chaque aspect de la vie fusionnent dans un cours commun, où l'unité de cette vie ne peut plus être rétablie. La réalité considérée partiellement se déploie dans sa propre unité générale en tant que pseudo-monde à part, objet de la seule contemplation. La spécialisation des images du monde se retrouve, accomplie, dans le monde de l'image autonomisé, où le mensonger s'est menti à lui même. Le spectacle en général, comme inversion concrète de la vie, est le mouvement autonome du non-vivant.

Le spectacle, compris dans sa totalité, est à la fois le résultat et le projet du mode de production existant. Il n'est pas un supplément au monde réel, sa décoration surajoutée. Il est le coeur de l'irréalisme de la société réelle. Sous toute ses formes particulières, information ou propagande, publicité ou consommation directe de divertissements, le spectacle constitue le modèle présent de la vie socialement dominante. Il est l'affirmation omniprésente du choix déjà fait dans la production, et sa consommation corollaire. Forme et contenu du spectacle sont identiquement la justification totale des conditions et des fins du système existant. Le spectacle est aussi la présence permanente de cette justification, en tant qu'occupation de la part principale du temps vécu hors de la production moderne.

Dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux."

Guy E Debord "La Société du Spectacle"


Pour faire plus simple, parce que Debord est assez inaccessible (si si faut s'accrocher), et en reprenant un ouvrage cher au Doc...

« Et sans doute notre temps... préfère l'image à la chose, la copie à l'original, la représentation à la réalité, l'apparence à l'être... Ce qui est sacré pour lui, ce n'est que l'illusion, mais ce qui est profane, c'est la vérité. Mieux, le sacré grandit à ses yeux à mesure que décroît la vérité et que l'illusion croît, si bien que le comble de l'illusion est aussi pour lui le comble du sacré. » Feuerbach (L'essence du Christianisme)

« Nous n'avons rien à nous que le temps, dont jouissent ceux-mêmes qui n'ont point de demeure. » Baltasar Gracian (L'homme de cour)

Vous me faites peur ....

Voilà trois textes bien différents mais chacun d'entre eux mérite réflexion ...surtout le premier qui est d'une complexité rare mais qui touchera ceux qui ont été un jour "mis en spectacle" et non plus spectateur comme nous le sommes tous la plupart du temps ....sensation grisante ,parfois, étouffante aussi, mais dont on ose pas se lasser parce qu'il représente un moment rare ou pour une fois ....les gens ne font pas semblant de vous voir ni de vous écouter ,et à notre époque ,c'est un privilège.
Désolé par contre pour "l'essence du christianisme" cher Scalpel , je n'adhère pas du tout à ce texte ,mais pour des raisons personnelles que je n'exposerai pas ici ;si tant est quelles intéressent quelqu'un(surtout je ne veux rentrer dans un débat qui croit /qui ne croit pas ).
par contre j'ai moi aussi une aversion pour ne pas dire un dégout profond pour leur doctrine , mais que j'exprimerais sans doute autrement ...D'ailleurs, je vais poster un extrait à suivre des "Caves du Vatican" d'André Gides, que je vous conseille vivement !Merci en tout cas pour ce bel élan littéraire bourré de références pointues et qui relance ce topic important pour nos cortex et pour la culture générale de nos cher(es) partenaires de jeu ....
et enfin pour illustrer la dernière citation que tu as choisis mon ami , je citerai à mon tour Lao-Tseu
"Celui qui accumule les richesses a beaucoup à perdre"...

«Ce n'est pas tant des événements que j'ai curiosité, que de moi-même. Tel se croit capable de tout, qui devant que d'agir, recule.»
[ André Gide ] - Extrait de Les caves du Vatican

je savais que je n'aurais pas du balancer du Feuerbach... je me sens un peu obligé de justifier cette citation...

Tout d'abord, bien que tiré d'un ouvrage analysant les fondements d'une religion, je n'ai en le citant aucune preoccupation religieuse (etant moi meme non croyant, ce qui n'empeche aucunement la spiritualité... attention ce sont deux concepts tres eloignés que certains tendent a rapprocher facilement, et souvent betement...)

le contenu premier de ce court passage, c'est le theme de l'icone, quelqu'elle soit, Dieu, ou le dernier gagnant de la Star Ac, pour faire un violent grand ecart...
La mise en exergue d'un élément en le rendant sacré, immuable et fondamental est pour moi quelque chose de "dangereux" si je peux me permettre. Dans la religion comme ailleurs... reverer l'image plus que le concept qui est derriere est une facilité, dont peu arrivent a s'abstraire... c'est la le parallele avec le "spectacle " developpé par Debord... l'image, la representation, prenant la place du vecu... l'acteur, le sujet pensant, devnant le spectateur passif....
Pour la religion, quelle qu'elle soit, reverer l'image de Dieu plutot que Dieu lui meme (alors que dans le fondement de la chretienté par exemple, Dieu est homme, et n'a pas d'image)
Pour notre present, reverer un jeune qui vit sa passion, et croire vivre la sienne en etant spectateur de celle d'un autre... (les musiciens me comprendront)
Pour le rapport avec le rp... c'est simple et Jack l'avait clairement dit il y a peu, "plutot que de regarder passivement un film, j'ecris le mien et je joue mon role".

pardonnez moi pour ce passage pretant a la polemique, et euh... lisez Debord, mais pas trop non plus, parce qu'apres avoir si brillament analysé notre société... ben il s'est donné la mort...

Hé hé mon cher ami ...on a enfin réussit à se trouver une "différence "si si!Mais dans le même temps un autre point commun ....on prefere passer pour des simplets ;mais en vérité, on est tous les deux des intellectuels de gauche !hahahaha
La preuve: j'ai redoublé ma terminale A1 et pourtant j'ai eu deux fois 13 en philo ça fait plaisir (coef 9 héhé ) bon allez suffit de nous faire mousser avec notre intelligence humaniste !Haut les coeurs et vive Besancenot oops merde ...on avait dit pas de politique non plus .... j'ai rien dit

hmmmm.... tu me tends une perche que je ne peux pas.. non que je ne veux pas saisir ici...
Intellectuel... non, juste curieux, de tout et de rien... de gauche? non pas specialement, je me suis longtemps battu pour des idées d'extreme gauche (et je pense pas a Besancenot ou a quelqconque communiste francais, ils faudrait qu'ils lisent "La Capital" avant de faire de la politique vraiment de gauche)... aujourd'hui toujours le coeur a gauche, avec une pointe de frustration, n'etant plus etudiant j'ai les deux pieds bien ancrés dans la realité d'un monde definitvement liberal (jusqu'au prochain cataclysme en tout cas, nucleaire ou ecologique) et je ne me sens plus vraiment ni a gauche ni a droite, bien au milieu lol, mais pas centriste non plus...

Pour en revenir au fil, lis Debord Doc, outre la "Société du Spectacle" et sa suite, "les commentaires de la Société du Spectacle", Debord etait un grand joueur, un grand enfant qui s'est epris du concept de flanerie baudelairienne, et qui en a developpé tout un courant de pensée, devenu avec le temps le "Situationnisme" (detaché des lettristes)

Bref, il n'y a pas que du lourd, il y a du drole, et beaucoup de reve, de jeu....
Un tres grand auteur du XXeme siecle (et de gauche en plus, mais alors rouge foncé foncé celui la hu hu hu )

PS... pour les etudes pas mieux, un bac scientifique avec un 2 a l'ecrit de physique waouh... et moi aussi 13 en philo hu hu hu

pour finir en legereté je citerais un auteur que j'adore...

"Celui qui poursuit un rêve n'en désire pas, au fond, la realisation... Il veut simplement continuer a rêver..." (Hugo Pratt)

Descartes ( la volonté et la maîtrise des passions)

« C’est par le succès de ces combats que chacun peut connaître la force ou la faiblesse de son âme. Car ceux en qui naturellement la volonté peut aisément vaincre les passions et arrêter les mouvements du corps qui les accompagnent ont sans doute les âmes les plus fortes. Mais il y en a qui ne peuvent éprouver leur force, parce qu’ils ne font jamais combattre leur volonté avec ses propres armes, mais seulement celles que lui fournissent quelque passions pour résister à quelques autres. Ce que je nomme ses propres armes, ce sont des jugements fermes et déterminés touchant la connaissance du bien et du mal, suivant lesquels elle a résolu de conduire les actions de sa vie. Et les âmes les plus faibles de toutes sont celles dont la volonté ne se détermine point ainsi à suivre certains jugements, mais se laisse continuellement emporter aux passions présentes, lesquelles, étant souvent contraires les unes aux autres, la tirent tout à tour à leur parti et, l’employant à combattre contre elle-même, mettent l’âme au plus déplorable état qu’elle puisse être. Ainsi, lorsque la peur représente la mort comme un mal extrême et qui ne peut-être évité que par la fuite, si l’ambition, d’autre côté, représente l’infamie de cette fuite comme un mal pire que la mort, ces deux passions agitent diversement la volonté, laquelle obéissant tantôt à l’une , tantôt à l’autre, s’oppose continuellement à soi-même, et ainsi rend l’âme esclave et malheureuse ».
Pour étayer mes arguments cher Scalpel ....Socrate déclarait bien avant notre ère"Connais toi toi même"...Que connaissons nous de nous meme,si nous n'essayons pas un instant de cerner nos limites ?La passion aussi a ses limites ...tantôt la raison ;tantôt la folie ...."Dans mes bras ,ô toi le fou ,car tu es le plus heureux du monde "....arf qui a dit ça déjà ??

franchement avec vos texte on dirait des lycéens qui revise pour le bac philo

Désolé Cepha je pensais que ces textes pouvaient nous inspirer dans le sens ou je les ai choisi (et scalpel aussi d'ailleurs) parcequ'ils ont un rapport direct ou indirect avec le jeu et/ou le roleplay...certes ça ne saute pas toujours aux yeux à première vue ....mais je suis sûr qu'en relisant ...

si on chantait au lieu de faire de la psilomogie ! sinon je peux ôter mes vêtements

Vive Linda Mason. Sinon quelqu'un a vu ma hache?

voilà en deux posts vous nous avez bousillé notre beau topic à Scalp et moi ...alors voilà non mais voilà !!!Dès qu'on essayes de faire un peu d'esprit :
1/ on fait peur à Nova (moi qui croyait que c'était le plus cultivé de la bande )
2/on irrite Cephalotus....(ou on lui rappelle de mauvais souvenirs ?...t'as raté ton bac plus que moi Kurt ? )
3/ on réveille la libido de Linda ....ah bah au moins quelqu'un à qui on fait un effet boeuf
4/.....heu ....certains en perdent leur latin...d'autres en perdent leur... hache
Bon ok ....je vais recommencer à poster des conneries inutiles je me ferai plus d'amis

... ... euh "no comment"

Désolé doc, quand je disais que vous me faisiez peur je ne critiquais pas, j'étais étonné par vos connaissances dans ce domaine, moi qui ne m'intérèsse absolument pas à tout ce qui es philosophie ou sciences humaines en général. Je n'ai jamais éprouvé le besoin d'analyser la nature des gens ou des pensées ou de quelque société que ce soit, j'aborde toujours les choses simplement sans chercher ce qui pourrait se cacher derrière... Mais continuez ne vous arretez pas !!

euh... te sens pas visé Nova,ya vraiment pas de quoi, mais personnellement je vais arreter d'alimenter de topic que la majorité du groupe trouve ennuyeux... ca n'engage que moi, doc, si tu veux enchainer, tu auras au moins un lecteur...

Personellement, je ne le trouve pas ennuyeux, c'est jamais ennuyeux de se cultiver ^^
Mais je ne vois pas pourquoi le texte ou la phrase du jour devrait avoir un sens, ou encore être sérieuse. Ma phrase par exemple était en réponse à celle de Linda.
D'ailleurs Linda je pensais pas que tu étais nyctalope, j'suis O_O

continuez a alimenté ce topic. pour un fois qu'on dit quelque chose d'intelligent, ça change. perso je trouve super qu'il y en a parmis nous qui sont plus instruit que moi question litterature, mais ça rendrais mieux si la phrase du jour était plus personnel, meme si vous argumentez avec des citations.