Une ombre glisse en direction du bloc de détention. Il est deux heures du matin et dans la base tout le monde semble dormir. Tout le monde sauf la visiteuse imprévue de l'unique prisonnier. Elle s'assoie a même le sol, semble hésiter un long moment puis tousse a deux reprise.
Le vieux professeur après sa journée pleine de surprises a le sommeil léger. Il remarque cette silhouette familière. Bien que l'obscurité soit presque totale, il sait qu'elle l'observe. Il ne sait que dire.
Sophie brise le silence la première.
"Tout ça est votre faute. Je devrai vous haïr, et pourtant vous êtes le seul maintenant a qui je peux parler de ça."
Elle parle vite mais doucement comme si elle craignais que la cellule soit criblée de micro. Ce qui est certainement le cas, sans compter les caméra qui scrute le lieu de leur œil unique. Mais qui pensera a regarder cette bande ?
Avant que le vieux professeur ne se ressaisisse pour rétorquer, la jeune fille reprend la parole sa voix si espiègle d'habitude ne souffre aucune opposition, claire dure, tranchante même.
"Je devais me rendre aux États unis cette semaine. Malgré le danger, malgré le fait que j'y sios recherchée et peut être même attendue. J'aurai pris tout les risques, et par votre faute je suis clouée ici !"
A ce moment elle glisse une lettre chiffonnée dans la cellule, puis regrette presque aussitot d'avoir abandonné un trésor aussi intime.
Le prisonnier hésite a prendre le bout de papier. Il comprend d'après le regard de Sophie qu'elle attend qu'il lise la lettre. Elle ne parlera pas plus tant que ce ne sera pas fait.
L'obscurité l'oblige a parcourir plusieurs fois la lettre. La lettre n'est pas très longue mais éloquente.
"Je comprends mieux maintenant Sophie, pourquoi n'as tu rien dit avant ?"
Celle ci ne dit rien et tend la main pour récupérer le précieux document.
"Que voulais tu que je dise ? Pardon s'il vous plait je veux rentrer chez moi mon père va mourir je voudrai assister a ses derniers instants ? Y'en a pas un qui a eu le courage de m'annoncer la mort de Kurt, le courage ou la sensibilité. Même pas toi et pourtant..."
Sa voix s'éteint a petit, étouffée par un sanglot. Puis elle reprend .
"Si j'avais pas demandé personne n'aurait craché le morceau pourtant vous saviez que j'étais la seule a chercher a le comprendre. Alors que mon père va mourir ils s'en moquent bien a mon avis. Si ça se trouve c'est déjà trop tard"
"Tout ça ne serait pas arrivé a cause de ces maudits pouvoirs, tu parles d'une chance, c'est a cause d'eux si je suis ici. C'est a cause d'eux si ces dernières années j'ai du partir des U.S.A. C'est encore a cause d'eux que je n'ai pu être près de mon père ces dernières années."