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 Odium Generis Humani

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Odium




Nombre de messages : 43
Date d'inscription : 21/12/2007

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MessageSujet: Odium Generis Humani   Odium Generis Humani Icon_minitimeJeu 1 Mai - 4:29

La cité projette les ombres de son brasier géant alentour. L'ombre d'une lance atteint le visage du décurion Odium. Le ramenant 26 ans en arrière.

Il faisait une chaleur écrasante. Vêtu de son chiton, pieds nus, sans armes ni armure, il avançait alors, les mains noués par Marcus, un de ses frères d'armes.
Légionnaire. Et vaincu sans même combattre. Autour de lui, 40.000 hommes avancent, le pas lourd, les larmes aux yeux. Sous les huées et les hurlements de victoire qui leur parviennent du haut du défilé, les samnites victorieux leur crachent dessus, jetant occasionnellement un caillou, pour leur rappeler la menace d'éboulement qu'ils font planer sur eux.
Odium se retourne, et voit la cavalerie samnite avancer au pas derrière eux, atteignant maintenant le charnier d'armures vides laissées sur place... et les quelques braves ayant refusé de rendre les armes, qui se font promptement exécuter.
Les Fourches Caudines... la plus grande honte de l'armée romaine. Coincés dans un défilé par l'armée samnite, forcés de déposer les armes, et de passer sous leurs lances, désarmés, les mains nouées dans le dos, avant d'entamer la marche honteuse du retour vers Rome.
Devant lui, un ami s'écroule, touché à la tête par une pierre lancée pour s'amuser par l'un de soldats victorieux. Odium la ramasse, rouge du sang qui s'écoule de la tempe défoncée de l'autre, et avance vers la ligne de lance, pour achever son humiliation.

26 ans plus tôt, il aurait du mourir en brave, l'arme à la main. Mais cette nuit, Odium sait que Marcus l'a poussé à faire le bon choix, à vivre un autre jour, puis un autre, et le jour suivant encore, dans la haine, dans l'attente de cette nuit.

Alors que les 2 consuls présents à la defaite des Fourches Caudines avaient juré que leurs légions ne reprendrais plus les armes contre les samnites durant la guerre, le Sénat pris la bonne décision en réarmant les légionnaires et en leur permettant de prendre leur revanche. Tous repartirent chez eux pour redevenir les fermiers qu'ils étaient, une fois leur service achevé. Odium aussi, retourna chez lui, après avoir trainé dans les faubourgs de Rome à boire et à errer durant de longues semaines, tentant de digérer la défaite, d'oublier les lances autour de lui, d'oublier la pierre tuant avec désinvolture un de ses amis.
Quand il rentra chez lui sur ses terres, il trouva sa femme, et Marcus. se serrant tendrement l'un contre l'autre. Fou de rage, il reparti, incapable de les tuer, incapable de supporter la honte de leur duperie.
Il revint à Rome, et se fit réengager avant son heure dans la Légion, elle était devenue sa famille, et la mort son but. Durant 26 ans, Odium s'entraina sans relâche, tua sans remords, devenant une bête implacable. Il refusa de quitter les premiers rangs des formations d'infanterie, quand bien même son statut de vétéran lui valait de se placer plus à l'arrière. Il dédaigna la proposition qui lui fut faite d'entrer dans la cavalerie.

Et ce soir, la petite pierre dans sa main calleuse se fissure. C'est terminé. Odium avance de quelques pas hors de sa tente, chancelant. Il a perdu beaucoup de sang durant la bataille, quelques heures plus tôt, menant la charge victorieuse au coté de Decius Mus, tombé sous les lances samnites.
Sentinum. La bataille de Sentinum. La revanche du décurion Odium, sa gloire alors qu'il lève ses glaives vers le ciel sous le vacarme des acclamations de ses hommes. Au cœur de la mêlée, son bouclier a rompu sous les coups. Au même moment Decius tombait, et Odium était projeté au sol. Ramassant le glaive du héros romain, il trancha la cuisse de son adversaire avant de se remettre debout, ivre de rage, taillant en pièce tout ceux qui osaient se présenter devant lui, tel Mars dans toute sa gloire. Mais l'ivresse de la bataille est retombée, et les nombreuses blessures qui ornent ses bras et ses cuisses le font atrocement souffrir. Le feu réchauffe son visage et l'apaise, alors qu'il savoure sa victoire.


Puis une lance le frappe en plein cœur. La pensée soudaine, froide, violente au fond de son esprit : Il n'est rien. Sa vengeance assouvie, il n'a jamais été. Alors que ses hommes vont fêter leur victoire auprès des catins, des prisonnières et du vin, Odium reste assis sur l''herbe rouge, entouré du carnage, bercé par les râles des mourants. Il n'est plus rien. Il a plus de 40 ans. Il n'a pas d'amis proches, Decius, le seul homme a qui il se confiait, est mort. Il ne sait rien faire d'autre que se battre et tuer, établir des stratégies de conquêtes... mais tout cela, il ne le concevait que pour anéantir les Samnites. Le poids de son âge lui pèse soudain plus que toute armure. Des enfants, il a tué des enfants toute la soirée, des jeunes de 15... 20 ans ? Quelques valeureux adversaires certes mais combien sur la masse de gosses tués avec un hurlement triomphant ? Quel triomphe... une boucherie. Odium se relève en laissant échapper un gémissements de douleur, et se met à arpenter le champs de bataille. Il retrouve le lieu de son "exploit", et ses yeux se voilent alors que son esprit refuse de voir les vétérans qu'il a vaincu, et se concentre sur les jeunes qu'il a tué, d'un coup dans le ventre, d'une taillade à la gorge, ou en d'une estoc à l'entrecuisse. Un corbeau s'envole à son approche, un œil pendant de son bec.

Il vont faire de lui un héros, et sa gloire sera chantée partout à Rome.
Les consuls lui diront de sourire, d'être fier et grandiose, ils lui offriront une villa, une femme, des esclaves... de jeunes hommes qui auront le visage des morts de cette nuit de malheur.


.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.°.


C'est en rentrant à Rome que les dieux vinrent enfin le punir. Alors qu'il marchait sur la voie romaine, il vit apparaitre dans un éclair éblouissant un homme. maigre, frêle, et vêtu d'une toge. Le teint blafard, le dos un peu vouté.
En le voyant, Odium n'eut pas d'hésitation, pour lui tout était clair. Pluton venait le chercher pour le punir, il ne verrait pas les Champs Elysées, juste le Tartare, et les ténèbres. Faisant signe à ses hommes de faire halte, il se dirigea vers l'homme à l'air ravi, les yeux pétillants et un sourire aux lèvres.
Ce dernier lui parla avec un accent affreux, et lui dit qu'il avait été choisi par les dieux pour livrer une guerre divine contre le retour des titans. Puis il lui demanda d'amener ses 100 meilleurs hommes dans un grand près non loin bordé par 4 piliers étranges de métal......
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